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Heures complémentaires obligatoires ?

Démarré par fg, 06 Juillet 2017, 15:39:40

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fg

Bonjour,
Le responsable d'un département d'enseignement dans un IUT demande à un enseignant-chercheur de faire 80 Heures complémentaires, l'an dernier s'était 30 heures et il lui dit qu'il n'a pas le choix. Comme il va encadrer un post-doc et un doctorant à la rentrée il ne souhaite pas faire d'heures complémentaires ...
D'où ma question, peut-on obliger un enseignant à faire des heures complémentaires et sur quel texte pourrait-il argumenter son refus  sachant que la charge "recherche" de son poste n'est pas prise en compte par le responsable. Il est le seul enseignant-chercheur de son département.
Merci.
Françoise

JGiordano

Bonjour Françoise,
comme tout Enseignant Chercheur, son service statutaire d'enseignement est de 192h TD par an. Ceci représente la moitié de notre charge de travail, l'autre étant bien sûr dévolue à la Recherche.
Je ne trouve aucun texte qui pourrait justifier à une quelconque obligation d'accepter des heures complémentaires ; souvent, chacun en prend son lot afin que la composante puisse fonctionner. C'est particulièrement le cas dans un IUT où beaucoup d'heures d'enseignement sont à assurer. Dans le cas de ton collègue, 80h représente cependant une charge qui n'est pas raisonnable. Il faut que son directeur d'unité de recherche l'aide auprès de l'établissement pour faire valoir son droit à faire de la recherche dans les conditions prévues par notre décret. De même, il peut transmettre (mais ça ne sera que l'an prochain) son dossier à sa section CNU via le suivi de carrière. Sa section pourra ainsi appuyer sa demande légitime à pouvoir effectuer ses missions liées à la recherche.
Peut être aussi que son cas pourrait être porté à la connaissance du CT via les élus du SNPTES. N'hésite pas à lui dire de nous contacter pour qu'on puisse l'aider au mieux.
Jérome

lcptmc


Bonjour,

il est courageux de renoncer à ses heures sups pour se consacrer sérieusement aux activités d'encadrement doctoral. Mais je suis pessimiste pour ce collègue. Dans mon UFR (sorte d'IUT), seuls deux EC ont un service inférieur à 300 hTD, les autres vont de 300 à plus de 500.  Les victimes de ce système sont effectivement les doctorants : trois ont quitté le labo sans soutenir  l'an dernier, après 5 ou 6 ans passés au labo, servant d'homme à tout faire (TP, TD, cours, contrats de prestation).

La réponse de Jérôme ne m'a pas convaincu : que peut faire le CNU concrètement ? Et que peut-on faire pour des thésards que même l'école doctorale rejette, comme s'ils étaient les seuls responsables de leur échec ?

Cordialement
L-C P.



Xav_D

#3
Bonjour LCP,

Moi, je me demande comment vos collègues EC justifient une quelconque activité de recherche en rapport avec leurs statuts, d'autant plus ceux faisant 2,5 à 3 fois le quota normal prévu par les statuts.

Vous demandez ce que peut faire la CNU concrètement ? Moi, je dirai, que peut faire la direction de l'établissement si l'EC remplit le travail pour lequel il est payé. Il n'y a aucune obligation légale à effectuer des heures complémentaires d'autant qu'elles viennent en plus des heures statutaires d'enseignement (192h ETD) et des heures statutaires de recherche.


jo

Bonsoir,

Pour moi,  la coquille qui peut engendrer et/ou générer des tensions sur ce sujet réside principalement dans le statut EC.Une clarification de celui ci sur la répartition enseignement & recherche serait peut-être nécessaire....

Maintenant je ne connais pas d' EC qui triple sont services d enseignements en heures complémentaires et qui arrive a faire et surtout valorisé ses  activités de recherche.Pourquoi payés des heures complémentaires alors qu il ne font en réalité que la moitié des missions pour lequel on les recrutent...un statut d'enseignant administrateur pour certains serait plus approprié mais bon ....

Bien à vous

Tom

lcptmc


Bonjour,

bien d'accord avec jo et Xav_D, le statut actuel est problématique. Cependant, les heures sups sont obligatoires ... en pratique : quand les élèves sont dans les salles de cours, il faut bien aller faire cours. Les quelques moyens alloués par l'université (un CDD par ici, un vacataire par là) ne changeront rien puisqu'il faudrait doubler le nombre d'EC pour que mon UFR retrouve l'équilibre. J'ai oublié de dire que cette UFR était une antenne éloignée de l'université principale, ce qui rend le problème particulièrement épineux. Des solutions empiriques se sont imposées, avec une autre façon de faire de la recherche en "passant" au labo de temps en temps pour garder le lien, en "participant" à des  contrats ou des projets, en "signant" des publications.

cordialement
LCP

Xav_D

Bonjour,

Je sais qu'en pratique, il est dur pour un enseignant de refuser de faire cours quand les étudiants sont là. Mais à autoriser l'administration à faire cela ne mènera à rien de bon, les EC sont pris en otage par de telles pratiques et à part le développement de RPS qui conduiront à autant de souffrance, il n'y aura pas d'évolution au final.

C'est à l'Université de prendre ses responsabilités et de se donner les moyens de l'accueil qu'elle entend déployer : une formation X pour Y étudiants cela demande un budget en personnel, en fonctionnement, en investissement, en entretien, etc. La somme de tout cela détermine le coût de mise en place et de pérennisation de la formation en question, si l'université n'arrive pas à mettre les recettes en face, il n'y a pas de formation.

Faire réaliser des heures complémentaires à tout bout de champ ne va même pas dans le sens de rendre service aux étudiants à long terme, car comme le dit le dicton qui trop embrasse mal étreint, et l'attention que les EC pourront accorder à chacun de leurs étudiants ne sera pas aussi bonne qu'elle devrait l'être et cela contribuera juste à améliorer les taux d'échec dans toutes les filières. Tout cela en plongeant les EC dans un grave dilemme qui est d'accepter des heures complémentaires, alors qu'ils ne remplissent pas et ne peuvent remplir les obligations de recherche pour lesquelles ils perçoivent une rémunération d'enseignant-chercheur.

lcptmc


  Cher Xav_D,

j'apprécie sans équivoque ces lignes sur la qualité de l'enseignement et les moyens qui devraient être déployés pour y parvenir. Mais j'ignore comment les mettre en pratique. Tant que nos évaluateurs (y compris le HCERES) ne demanderont pas les chiffres exacts des services d'enseignement, rien ne changera.

amicalement
LCP

Xav_D

#8
Bonsoir,

J'aimerai avoir une recette miracle, mais je ne connais que des moyens pénibles :
- Dire la vérité lors des comités de visite de l'HCERES qui sont bien heureux de l'omerta qui règne qui leur permet d'entretenir le fait du "Je vais bien, tout va bien !" cher à Dany Boon (je trouve que cela colle parfaitement) ;
- Arrêter partout le clientélisme présidentiel qui donne des majorités de béni-oui-oui qui plongent les établissements, les personnels travaillant dans ceux-ci, les étudiants et leurs familles dans la détresse ;
- Avoir des majorités dans les CA qui vérifient la viabilité d'une formation sur les seuls critères des moyens matériels, financiers et en personnel nécessaires et mis en oeuvre.
À un moment, si l'état veut un service public, il va falloir qu'il le paie plutôt que de tout faire pour endetter toujours davantage les établissements : entre dévolution de patrimoine, non financement du GVT, etc.

Le SNPTES est un syndicat réformiste et par conséquent ouvert au dialogue, mais être ouvert au dialogue ne veut pas dire tout accepter. Comme le rappelle un de nos slogans "La volonté de négocier, la force de s'opposer !"

lcptmc


Bonjour,

merci d'avoir employé le mot "omerta", qui est parfaitement approprié dans certaines unités (pas partout heureusement). Ayant vu des employés, les jours de visite de l'HCERES, partagés entre l'envie de vider leur sac et la peur de ce qui se passerait après, je ne peux que souscrire au mot omerta. Mais le processus d'évaluation est déclaratif, on montre ce qui va bien, et les thésards ou personnels BIATSS en galère n'ont qu'à rester éloignés de tout cela, dans des salles où l'HCERES ne sera pas invitée à passer. La fameuse liberté d'expression qui caractérisait l'université publique est en voie de disparition dans les antennes en souffrance. Personne ne souhaite voir partir la licence ou l'IUT qu'il a devant sa porte, alors tout le monde accepte tout et se tait. Ce que je dis là est aussi vrai pour les personnels de collèges : le nombre de personnels en souffrance que j'y ai rencontrés (yeux humides, fausse bonne humeur exagérée, surcharge de travail, pas le temps de faire une pause), et le nombre de fois où j'ai entendu l'expression "tenir jusqu'à la retraite", m'ont convaincu qu'il s'agit d'un phénomène global qui touche d'abord les endroits peu dotés et finira par se banaliser comme dans les hôpitaux. Nous parlons là d'une minorité de collègues, je l'espère, la plupart étant encore dans de bonnes conditions. Mais plus que jamais nous avons besoin de syndicats comme le vôtre, c'est clair. Peuvent-ils inverser le processus, je le souhaite, mais sans me faire d'illusion.

Bien à vous
LCP

bm

Bonjour,

Je voudrais connaître quel sera mon classement suite au passage à la hors classe voici quelques éléments:
- MCF classe normale 9 échelon depuis le 01/10/2023.
- je passerais à l'échelon 6 premier chevron de la hors classe ?

Merci d'avance
Cordialement

Xav_D

Bonjour bm,

Il n'était pas nécessaire de faire la nécrologie d'un sujet vieux de 6 ans même s'il demeure d'actualité pour poser une question sur un autre sujet. Le mieux aurait été d'en ouvrir un nouveau.

Néanmoins pour vous répondre : malheureusement non, vous serez reclassé à l'échelon 5 avec conservation de votre ancienneté.

Le SNPTES milite toujours pour le raccourcissement l'échelon de 5 ans présent dans les grilles des MCH-HC et CRCH.